J’ai voulu dessiner la trace, même fugace, d’une forme simple.
Un cercle de plumes d’environ huit mètres de diamètre s’est progressivement déposé au sol.
Le tracé mettait en œuvre le corps, son mouvement dans l’espace.
J’ai marché pieds nus, selon une trajectoire circulaire ; cette marche s’articulait autour de la rotation du bras droit : se déployant, il permettait le vol des plumes.
Il apparut crucial de faire coïncider un nombre précis de pas et la régularité du souffle ; que le geste du bras vienne opportunément trouver sa place au sein de ce rythme.
Peu à peu, une très lente, une très douce harmonie gestuelle vit le jour, se répétant, comme une danse graphique.
La concentration fut si intense et la matière du mouvement corps et plumes
si légère,
qu’à l’épuisement du ballot de plumes, au terme de quarante minutes,
un calme,
une paix lumineuse régnaient partout dans la salle.
Le cercle blanc vibrait au sol.